Papillomavirus humain : près d’un tiers des hommes touché dans le monde

En France, chaque année, 6 400 cancers sont liés aux papillomavirus humains, dont un sur quatre chez les hommes. Une récente étude vient d'insister sur cette grande présence des cas chez les hommes et l’importance qu'ils se fassent vacciner eux aussi. E-Santé fait le point.
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Les papillomavirus humains (HPV) appartiennent à une famille de virus très contagieux. Ils peuvent être responsables de plusieurs cancers, dont le plus connu est le cancer du col de l’utérus. Il s’agit du premier cancer reconnu par l’OMS comme étant attribuable à 100 % à une infection virale. 

Ainsi, les autorités de santé insistent souvent sur l’importance de vacciner les jeunes filles. Pourtant, elles ne sont pas les seules touchées. Les hommes peuvent également contracter un papillomavirus. Une étude publiée le 16 août 2023 dans la revue The Lancet Global Health met en lumière le nombre inquiétant d’hommes touchés à travers le monde. 

Papillomavirus : un virus pas seulement féminin

Pour déterminer le nombre d’hommes porteurs d'un papillomavirus dans le monde, les chercheurs se sont appuyés sur 65 études, menées dans 35 pays différents entre le 1er janvier 1995 et le 1er juin 2022. "Les critères d'inclusion étaient des enquêtes basées sur la population chez les hommes âgés de 15 ans ou plus ou des études de prévalence du VPH avec une taille d'échantillon de au moins 50 hommes sans pathologie liée au VPH ou facteurs de risque connus d'infection au VPH qui ont prélevé des échantillons de sites anogénitaux et utilisé des techniques de PCR ou de capture hybride 2 pour la détection de l'ADN du VPH", détaille la recherche. 

Leurs résultats ont montré que 31 % des hommes de plus de 15 ans seraient atteints par au moins un papillomavirus, soit près d’un tiers de la population mondiale. De plus, 21 % des hommes de plus de 15 ans seraient porteurs d’un type de HPV potentiellement oncogène et contagieux, susceptible de causer un cancer. 

"Par âge, la prévalence des HPV était très élevée parmi les jeunes adultes, atteignant un pic entre 25 et 29 ans et se stabilisant ou diminuant légèrement par la suite", précise l’étude. Cette prévalence était similaire en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique subsaharienne, en Amérique latine, aux Caraïbes, en Australie et en Nouvelle-Zélande. En revanche, elle était divisée par deux en Asie de l’Est et du Sud-Est. 

Vacciner les hommes contre le papillomavirus

Selon les scientifiques, ces résultats devraient inciter à augmenter la vaccination chez les hommes. Les auteurs de l’étude expliquent qu’il est important : "d’intégrer les hommes dans les stratégies globales de prévention du HPV afin de réduire la morbidité et la mortalité liées au HPV chez les hommes et, en fin de compte, d’éliminer le cancer du col de l’utérus et d’autres maladies liées au HPV". 

D’autant plus que la France est très en retard sur le sujet. Selon les dernières données de l’Inserm fin 2021, seules 45,8 % des jeunes filles de 15 ans avaient reçu au moins une dose du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV), contre à peine 6 % chez les garçons. Pour rattraper ce retard, en début d’année, le gouvernement français avait annoncé la mise en place d’une campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus humains dans les collèges pour l'ensemble des élèves de 11 à 14 ans. Cette campagne devrait commencer à la rentrée 2023.

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