Alcool : responsable de 7% des décès en France

Santé Publique France informe que l'alcool tue 41 000 personnes par an en France. Après un siècle de diminution, la consommation stagne et représente encore un lourd fardeau sanitaire. Les Français restent parmi les plus gros consommateurs au monde, et l'impact est majeur. 
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Santé Publique France a publié son dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) sur la consommation d'alcool, les comportements et conséquences pour la santé le 19 février 2019. Même si la consommation d'alcool a diminué en 80 ans, les chiffres sont alarmants : l'alcool tue 41 000 personnes par an en France. Les Français font partie des plus gros consommateurs au monde. De 1930 à 2013, la consommation d'alcool pur (quelque soit la boisson alcoolisée, un verre contient environ 10 grammes d'alcool pur) par adulte et par jour est passée de 65 grammes d'alcool à 26 grammes d'alcool, selon les données de vente, et la consommation reste désormais stable.

Cancers, maladies cardiovasculaires, digestives, mentales et autres

Les épidémiologistes Christophe Bonaldi et Catherine Hill ont estimé avec les données de ce BEH et les fractions de risques pour diverses maladies, que 30 000 hommes et 11 000 femmes étaient morts à cause de l'alcool en 2015, dont 16 000 décès par cancers, 9 900 par maladies cardiovasculaires, 68 000 par maladies digestives et 3 000 par d'autres maladies (diabète, maladie mentale, épilepsie, etc), et 5 400 par accident ou suicide.

Santé Publique France réaffirme donc l'impact sanitaire considérable de l'alcool. Les auteurs du BEH informe que l'alcool représente 11% de la mortalité des hommes et 4% des femmes, soit une moyenne globale de 7%.

Vers une "dénormalisation de l'ivresse" ?

Les auteurs précisent cependant que 90 % de ces décès sont liés à une consommation de plus de 5 verres par jour. Le BEH nous apprend par ailleurs que 10 % des buveurs sont à l’origine de 58 % de la consommation d’alcool. "Ces gros consommateurs sont ceux qui font la richesse des alcooliers, et qui subissent l’essentiel des dommages", rappelle le Pr Michel Reynaud, psychiatre et addictologue, président du Fonds actions addictions. "On connaît les mesures efficaces: d’abord, il faut augmenter le prix minimum de l’alcool, ce qui retarde la consommation des jeunes et diminue celle des gros buveurs." Entre autres urgences, insiste l’addictologue, il faut "dénormaliser l’ivresse". Derrière le mythe du bon vivant, se cache le gros buveur excessif et dépendant".

Quelles sont les particularitées de l'alcoolisme féminin ? 

Du fait de leur psychologie et de leur physiologie, les femmes boivent de l'alcool différemment :

  • La consommation est plus souvent cachée et dissimulée, souvent pour des raisons sociales en plus du sentiment de honte et de culpabilité ;
  • Elles ont tendance à consommer l'alcool de façon plus régulière que les hommes, avec des enivrements moins extrêmes ;
  • Elles attendent plus longtemps avant de demander de l'aide à leur médecin ou un spécialiste;
  • Elles cachent les signes physiques de la dépendance par des artifices comme du maquillage par exemple ;
  • Elles consomment le plus souvent de façon solitaire, dans un contexte de dépression ou d'anxiété important, parfois pour "tenir le coup".
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