Coronavirus : peut-on faire l’amour sans risque ?

Avec le confinement, nous avons le temps de profiter pleinement de notre partenaire et de s’offrir des siestes crapuleuses ou des nuits torrides. Toutefois, une question se pose : y a-t-il un risque de transmission du coronavirus SARS CoV-2 en ayant des relations sexuelles ?
© Istock

La distanciation sociale n’est pas évidente lorsqu’on est confiné en couple… et charnel. Être bloqué chez soi avec sa moitié offre de nombreuses opportunités de câlins ou de relecture du Kâma-sûtra. Mais, n’y a-t-il pas un risque de transmettre le coronavirus en ayant des rapports sexuels ?

Baisers et caresses, vecteurs de transmission

“La réponse est oui. On peut transmettre le coronavirus SARS CoV 2 en ayant des relations sexuels car les partenaires s’embrassent et se touchent. Or, si une personne est infectée, le virus est présent dans sa salive ou encore sur ses mains”, explique le Dr Daniel Scimeca, médecin généraliste. 

En revanche, la COVID-19 n’est pas une infection sexuellement transmissible (IST) pour autant. En effet, l’Organisation Mondiale de la Santé précise “Comme leur nom l’indique, les IST se transmettent principalement lors des rapports sexuels. Il existe plus de trente agents infectieux, bactéries, virus ou parasites, transmissibles de cette manière”. Le SARS COV-2 n’en fait pas partie puisqu’il peut se transmettre en dehors des rapports intimes.

Le Dr Scimeca ajoute “La transmission par voie génitale n’est pas sûre. Quelques études indiquent avoir observé des traces du coronavirus SARS CoV-2 dans les urines, ce qui indiquerait qu’un contact avec le virus par les voies génitales pourrait être possible. Mais aucun cas de transmission n’a été rapporté. Et les contacts buccaux ou par le toucher sont déjà suffisants pour être contaminé”.

Faut-il renoncer au sexe pendant l’épidémie ?

S’offrir un 5 à 7 avec son compagnon sans se toucher, ni s’embrasser est bien compliqué... à part peut-être pour certains adeptes du sexe tantrique. Faut-il alors  s'abstenir d’avoir des relations sexuelles pendant le confinement ?

“Si un des partenaires a des symptômes faisant penser aux coronavirus (toux, fièvre…), il est plus raisonnable d’éviter les relations sexuelles, en effet”, reconnaît le généraliste. 

Et ce n’est pas la seule précaution à prendre si un des membres du foyer est atteint de la COVID-19. Il est préférable de respecter les gestes barrières : bannir les embrassades, les contacts, respecter une distance d’au moins 1,5 m avec ses proches ou encore tousser dans son coude ou un mouchoir à usage unique. De plus, il est recommandé de porter un masque et de s’isoler de ses proches dans la mesure du possible. Faire chambre à part - si le logement le permet - est la meilleure solution. Pour limiter les risques de contamination à la maison, il est conseillé également d’aérer régulièrement les pièces

Par ailleurs, plusieurs études indiquent que les malades restent contagieux plusieurs jours après la disparition de leurs symptômes. Selon les travaux, la durée serait de 8 jours pour les formes les moins sévères et plus d’un mois pour les cas graves. Il ne faut donc pas embrasser à pleine bouche son amoureux dès l’arrêt des quintes de toux et de la fièvre.

… mais l’abstinence n’est que pour les malades

Pour autant, la France entière n’est pas obligée d’enfiler sa ceinture de chasteté pendant le confinement. “Si un couple confiné ensemble ne montre aucun symptôme de la maladie et n’a pas été en contact avec des personnes contaminées au cours des derniers jours, je ne vois pas de raison de s'abstenir d’avoir des relations sexuelles”, rassure le Dr Daniel Scimeca.

Il suffit seulement de prendre quelques précautions... et pas seulement en termes de contraception. Gonzalo R. Quintana Zunino, professeur de neuroscience comportementale, explique dans la revue scientifique The Conversation " Avant tout, lavez-vous les mains pendant au moins vingt secondes avec du savon et de l’eau chaude avant de faire quoi que ce soit, mais aussi après toute activité. Voyez-le comme un nouveau préliminaire en période d’isolement !"

Il conseille aussi d'éviter les pratiques à risque comme l'anulingus et privilégier celles limitant les échanges de salives comme les massages érotiques, la masturbation mutuelle, la position de la cuillère ou encore regarder des films pornographiques.

Si les deux partenaires sont en bonne santé, il serait plus préjudiciable de se priver de ces moments d’intimité. Lors des relations sexuelles, différentes hormones du plaisir sont libérées. Ces dernières aident entre autres à créer un sentiment de bien-être corporel et psychologique relativement durable… et ainsi à diminuer son stress et son niveau d’anxiété. Des bienfaits non-négligeables en cette période très anxiogène de pandémie.


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Source : Merci au docteur Daniel Scimeca, généraliste.
Coronavirus et sexe : quoi faire et ne pas faire en période de distanciation sociale, The Conversation, 1er avril 2020